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Martin : ENTREPRENEUR A 17 ANS ET DEMI

 

Montenescourt : « Je n’étais pas bon à l’école, je voulais arrêter ! » Martin Pulido Y Bozosa était dyslexique, dysorthographique, et haïssait la plupart de ses profs de français. Surtout ceux qui affirmaient qu’il ne ferait rien de sa vie... Personne n’imaginait alors que la découverte et la passion de l’électricité l’engageraient à créer sa propre entreprise à 17 ans et demi.

 

Quand ses parents ont acheté une nouvelle maison et qu’il a fallu refaire l’électricité « J’ai été confronté au truc » lâche-t-il.
Révélation en basse et haute tension !  Elle s’est poursuivie à l’Urma, L’Université régionale des métiers de l’artisanat d’Arras.
Fort de son engouement, le jeune homme a dès lors découvert qu’il n’avait « peur de rien ».
En passant son CAP, il crée sa micro-entreprise. « Je n’ai rien dit à mes parents, j’ai tout fait dans leur dos. J’ai floqué ma Clio, je faisais du porte à porte pour trouver du boulot ! »

 

Il a obtenu son CAP avec 19.5 de moyenne et son bac avec 16.5.

Il rit : « Laurent Brice mon prof d’électricité m’a mis des tartes ! « Ce même professeur est aujourd’hui mon coach… « il m’a demandé de faire passer le CAP blanc aux jeunes ! », sourit-il fièrement.

 

En 2014, Martin Pulido-Y-Bozosa est devenu le 2ème meilleur électricien du Nord-Pas-De-Calais aux Olympiades des métiers organisées par World Skills (L’association met en place des concours régionaux et nationaux.
Objectif : Constituer l’Equipe de France de métiers pour défendre les couleurs de la France au concours International).
Il a glané la médaille d’or l’année suivante pour les Hauts-De-France. « Vous êtes surement le plus jeune chef d’entreprise du territoire national » lui-a-t-on précisé en remettant la médaille. Il le répète avec satisfaction.

Le jeune homme est « curieux de tout ». « Ce que je préfère dans le travail est ce qui parait compliqué ; quand il faut se casser la tête ! J’ai le goût de la bataille… »

Ses clients « reviennent régulièrement » et le jeune électricien s’attache à collectionner les références : Leclerc, Darty, Auchan, Norauto.
Il raconte passer « beaucoup de temps sur les devis », il fait attention « de ne pas se planter », il veut « répondre le plus vite possible à la demande du client » … et « ne voit jamais l’heure passer ».

Si sa mère l’a « aidé avec ses connaissances », au début de son installation, si son père lui « donne un coup de main », « se faire connaitre n’est quand même pas facile. Il y a du travail mais il faut le trouver ! ».

Aussi prend-il « tout ». Changements d’ampoules sur la voie publique, électricité générale, domotique, télésurveillance, motorisation, alarme…

« Dès que j’ai du boulot, je suis content ! Mais on n’est pas aidé en tant que jeune… » Il a fait ses armes auprès des fournisseurs. « Certains ont profité de mon jeune âge. Au début, je me suis fait avoir, j’y ai laissé des plumes et de l’argent, maintenant ils savent que je ne lâche rien ! »
Martin Pulido Y Bozosa n’installe « que de la qualité. »

Pas question de hard-discount-ter du bricolage et quand on lui demande pourquoi les clients potentiels s’adresseraient plutôt à lui qu’à un autre, il hasarde : « Je suis très titilleux et pointu… » Il est aussitôt rompu par son amie Wendy : « Tu fais surtout du 274 heures sur 24, tu ne penses qu’à ça et tu bosses bien ! »